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Vous avez aimé la 5G ? Vous allez adorer la 6G !

2037, quelque part en Finlande. Dans un train à très grande vitesse, une femme consulte
son assistant personnel, un hologramme déclenché par un simple tapement dans la
paume de sa main. Pendant ce temps, son compagnon, qu’on imagine ingénieur, travaille
directement sur sa table en bois, transformée en une sorte d’écran.
Arrivée à Helsinki, notre héroïne, après avoir validé à distance une livraison grâce à la
biométrie, rejoint son compagnon. Il vient de boucler avec le sourire sa réunion à distance
par holographie. Dix-sept ans après le grand confinement, les poussifs logiciels
de visioconférence Zoom, Jitsi ou Meet semblent n’être que de lointains cauchemars.
.
Oulu pense au futur
Cette vidéo futuriste mise en ligne par l’université d’Oulu (nord de la Finlande), qui mêle
réalité augmentée, représentations holographiques et véhicules autonomes, est censée
nous présenter ce que permettra la 6G. De la science-fiction ? Peut-être pas tant que cela.
Car des chercheurs définissent déjà les contours de la prochaine génération de
communications mobiles. Alors que les premiers réseaux 5G viennent tout juste d’être
activés en France – sans grand enthousiasme –, on prépare en effet déjà la suite à Oulou,
bastion de Nokia devenu une technopole ultradynamique.
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En janvier, la firme finlandaise a d’ailleurs pris la tête de Hexa-X, un consortium
européen réunissant entreprises et laboratoires de recherche qui doit plancher sur les
futurs standards de la technologie.
“Il y a deux ans, les industriels ne voulaient pas trop en parler, mais maintenant c’est le
sujet qui les mobilise”, précise Mehdi Bennis, l’un des 300 chercheurs d’Oulu qui
travaillent déjà sur la 6G.
S’ils récusent parfois le terme de 6G, trop marketing, les scientifiques ont déjà quelques
idées sur ce sujet. Ils imaginent pousser encore plus loin la virtualisation des réseaux de
communications mobiles, notamment grâce à l’intelligence artificielle – pour simplifier, il
s’agit de remplacer pare-feux, routeurs ou passerelles par des logiciels plus faciles à faire
évoluer qu’un matériel dédié, comme le smartphone a remplacé le téléphone, la console
de jeux et le podomètre.
Murs connectés
D’autres soulignent qu’un effort pourra être fait sur la question de la consommation
énergétique – par exemple en inventant des surfaces peu énergivores capables de relayer
le signal dans les immeubles. Mais surtout, les scientifiques cherchent à mettre au point
un réseau encore plus rapide.
Dans ses nombreux rapports publiés depuis septembre 2019, l’université d’Oulu table sur
un débit d’un téraoctet (1 000 Go) par seconde, contre 10 à 20 Go par seconde pour la 5G
(vitesse théorique), une latence réduite de 1000 à 100 microsecondes, et une vitesse de
connexion de 1000 km/h contre 500 km/h pour la 5G.
À lire aussi : 5G, Linky, antennes-relais… Enquête dans la nébuleuse des
antiondes
Une course à la puissance destinée à répondre à l’essor anticipé des véhicules autonomes
et des objets connectés. “Sur la latence, la 5G offre déjà de très belles performances, mais
pour un fonction nement en milieu industriel, avec des robots, il faudrait encore la
diviser par dix, remarque Laurent Bouillot, le dirigeant de Siradel, une société
d’ingénierie en télécom munications. Et si demain nous avons des trains en hyperloop
[circulant à plusieurs centaines de km/h], la vitesse de déplacement sera telle que nous
perdrons la connexion, avec le système actuel.”
Les promesses de la bande térahertz
Pour augmenter le débit, les ingénieurs espèrent que les progrès de la miniaturisation
rendront possible l’utilisation de la bande de fréquence térahertz, des ondes
électromagnétiques déjà au coeur des recherches. “Si on arrive à les utiliser, ce sera l’acte
de la naissance de la 6G”, estime Philippe Owezarski, directeur de recherche au CNRS.
Cette montée dans les bandes de fréquence, déjà en cours avec la 5G, est un enjeu clé.
“Cela permet de construire des antennes massives qui peuvent être plus directionnelles,
et donc avec un moindre rayon nement, tout en augmentant les débits”, souligne
l’informa ticienne Inbar Fijalkow, professeure à l’université de Cergy-Pontoise.
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Mais le visage final de cette téléphonie du futur est loin d’être défini. “Le débat autour de
la 6G porte sur ses futurs principes fondamentaux : les ingénieurs partagent leurs
visions, car il faut que l’activité de recherche démarre très longtemps à l’avance”,
explique Jean-Luc Beylat, le président des centres de recherches Nokia Bell Labs France.
“Si chaque génération de téléphonie mobile dure à peu près vingt ans, il faut environ une
décennie pour la mettre au point : nous tablons sur un déploiement en 2030”, abonde
Mehdi Bennis, un diplômé de l’École polytechnique de Lausanne recruté il y a quinze ans
par l’université d’Oulu.
Une solution pour répondre au besoin de télétravail ?
Le 3GPP, la structure qui regroupe sept organisations normatives dans les
communications mobiles, se concentre pour le moment sur les normes autour de la 5G.
Les industriels ne devraient donc pas débattre avant cinq ans de la sixième norme. Qui
sera, en toute logique, dans la suite de la cinquième.
“La 5G est supposée s’adresser aux écosystèmes industriels, mais c’est la 6G qui le fera
vraiment”, résume un fonctionnaire européen.
Une constante entre les différentes générations : la promesse des téléphones de première
génération, c’était de passer des appels, mais il a fallu attendre la 2G, appelée également
le GSM, pour que le téléphone mobile prenne son essor, dans les années 1990.
En attendant la révolution promise par l’université d’Oulu, il reste pas mal de pistes de
réflexion pour les ingénieurs. “On voit bien à quel point le télétravail est pénible, et qu’il y
a une demande pour avoir de meilleures conditions de représentation à distance et de
réalité augmentée, rappelle Inbar Fijalkow. Ce besoin en train de se créer ne va pas
s’arrêter parce que l’on aura trouvé un vaccin contre le Covid-19.” Mais où vont donc
s’arrêter nos “besoins” ?

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